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Devenir entrepreneur est plus facile que jamais. La révolution numérique offre ce que Schumpeter décrivait comme la «grappe d’innovation». Toute nouvelle révolution technique – comme la révolution industrielle ou la révolution numérique actuelle – apporte de nombreuses opportunités.

La révolution industrielle a provoqué l’essor de l’industrie automobile, Internet a créé le commerce électronique et les réseaux sociaux, ou encore la création de l’iPhone a lancé le marché des applications mobiles.

L’ère dans laquelle on vit est remplie d’opportunités accessibles à tous. Beaucoup de raisons ont permis de lancer une nouvelle génération d’entrepreneurs, notamment :

  • Un meilleur niveau d’éducation
  • Un accès facile à la connaissances
  • Des environnements de travail peu stimulants et un sentiment général d’insatisfaction
  • Les financements disponibles
  • Des barrières techniques très faibles à l’entrée

 

C’est d’autant plus passionnant qu’il existe énormément d’initiatives pour soutenir l’entrepreneuriat. Que ce soit des incubateurs (Techstars, Y Combinator, etc.), des best-sellers (Le Lean Startup, Zero to One, etc.) ou des événements (Lean Startup Machine, Startup Weekend, etc.).

C’est le bon moment pour être entrepreneur, et il existe deux approches pour lancer un projet. L’une de façon spéculative en faisant tout ce que l’on peut pour tirer parti des fonds que l’on arrive à lever. Une autre de manière plus organique, en conservant le capital de son entreprise.

L’entrepreneuriat spéculatif

C’est le genre d’entrepreneuriat dont on entend le plus parler. Celui qui consiste à lever beaucoup d’argent rapidement. C’est tape-à-l’œil, ça fait de belles histoires et c’est ce dont on parle le plus dans la presse.

Il y a plusieurs raisons qui rendent pertinente une levée de fonds :

  • Investir pour passer d’une entreprise artisanale à industrielle
  • Artificiellement stimuler sa croissance pour rester n°1 et tuer la concurrence
  • Artificiellement garder son entreprise en vie pendant que l’on perd de l’argent tous les mois
  • Ne pas avoir besoin d’argent et donc lever beaucoup

 

Quand on est entrepreneur, on veut surtout prendre les décisions et donner la direction à ses projets.

Lever des fonds ne devrait pas être un objectif en soi, mais la conséquence d’un projet réussi. Dès qu’un investisseur rentre au capital, il devient un donneur d’ordres. Il faut maintenant répondre d’un patron, qui n’en a pas le nom. Sans doute aura-t-il de bons conseils mais s’il est là c’est qu’il spécule sur la réussite de l’entreprise.

Lever des fonds a aussi de très bons aspects. On peut se payer un salaire décent. Ca rassure l’entourage. Et si tout se passe bien, on peut lever de nouveau sur des futurs projets.

Mais lever de l’argent signifie aussi être coincé dans la « rat race ». La course au « toujours plus ». Si vous êtes coincé dedans le livre « The Hard Thing About Hard Things de Ben Horowitz » est à lire.

Quand on réalise un profit à partir d’une idée autant la développer en fonds propres. C’est le deuxième type d’entrepreneuriat – celui qui est prudent et qui a une vision à long terme.

L’entrepreneuriat responsable

Ce type d’entrepreneuriat est moins glamour, car il nécessite de travailler dans l’ombre, sans « money gun » pour payer des campagnes TV ou acheter des likes sur FB.

Ce type d’entrepreneuriat à 3 sources de financement :

  • L’argent gagné en vendant ses services ou ses produits
  • Le crowdfunding et les précommandes
  • Les prêts bancaires

 

Il existe plusieurs façons de lancer une entreprise sans donner de pourcentage de capital à des partenaires financiers. Est-ce que ce ne serait pas le premier réflexe à avoir finalement ?

Les 3 entrepreneurs suivants représentent différentes façons de faire de l’entrepreneuriat responsable :

  • Tim Ferriss : l’auteur du best-seller « travailler 4 heures par semaine » et l’un des solo-entrepreneur les plus connus. Il a une mentalité assez simple : être productif  pour gagner assez d’argent pour vivre la vie que l’on a envie de vivre.
  • Yvon Chouinard : fondateur de Patagonia, la société de vêtements et d’équipement de plein air. La principale différence est que Chouinard a bâti son entreprise pour créer une entreprise durable et éviter l’obsolescence programmée. Une façon de travailler impossible si ce n’était pas son entreprise. Lisez son livre pour en savoir plus sur sa façon de faire des affaires: « Let my people go surfing« .
  • David Heinemeier Hansson : fondateur de Basecamp et co-auteur de Rework. L’anti-Peter Thiel. DHH a construit sa startup tech, Basecamp, sans lever de fonds, prouvant que c’est possible. Son livre est intéressant à lire si vous voulez repenser votre façon de travailler et/ou de manager. Si vous aimez ce livre, vous n’aimerez probablement pas « The Hard Thing About Hard Things ». Si le livre vous plait, écoutez le podcast Rework et surtout suivez-le sur twitter : @DHH.

 

Pour réussir, il faut être pragmatique et ne jamais dire « jamais ». Mais quitte à avoir le choix autant bien réfléchir avant d’accepter l’argent d’un investisseur.