Quand on veut se lancer dans le e-commerce, il y a plusieurs solutions pour développer son site internet. En 2015, on est des « newbies » et on se demande bien quel CMS choisir entre Shopify, Woo commerce et Prestashop… 3 ans plus tard après d’innombrables heures perdues et quelques pertes de sang-froid qu’on ne détaillera pas, il est temps de faire une croix dessus et de dire Adieu à Prestashop.
Pourquoi on a choisi Prestashop au départ ?
Fin 2015, on est parti s’enfermer au cours d’un startup weekend à Orléans avec des geeks, des auto-proclamés « vendeurs de tapis » et d’autres qui maîtrisent Photoshop en se faisant appeler « designers ». Bref, on a un peu réfléchi au CMS et on hésite entre Woocommerce et Prestashop. Voilà ce qui a fait pencher la balance :
- Prestashop, comme Woocommerce et WordPress, est gratuit au départ contrairement à Shopify qui fonctionne sur un modèle d’abonnement.
- Prestashop est une solution française. Un peu de chauvinisme c’est sûr, quelle erreur.
- Un des « mentors » nous conseille de partir sur Prestashop. Jeunes débutants, on fait confiance aux conseils de l' »expert ». Avec le recul, on comprend qu’il nous a conseillé Prestashop car il a lui-même une agence web spécialisé en… Prestashop. Il n’aurait pas craché sur sa crémerie et les participants sont des potentiels clients pour lui… Un avis biaisé donc.
Pourquoi on quitte Prestashop en 2018 ?
On va donner des exemples concrets de ce que l’on a vécu pour ne pas tomber dans un dénigrement puéril et infondé. Prestashop malheureusement ne se met pas au niveau de ses concurrents notamment sur son expérience utilisateur, ses designs obsolètes et des coûts cachés importants…
Une expérience utilisateur déplorable
Un back-office agréable, un système de facturation déjà en place, la possibilité de vendre des produits digitaux facilement, certes. Prestashop a quelques avantages mais il a 3 défauts impossibles à ne pas considérer : son arborescence incompréhensible, l’instabilité produit et le nombre incalculable de versions disponibles.
L’arborescence incompréhensible
Rappelons-le en préambule, Prestashop est un projet étudiant lancé en 2007. On a clairement l’impression que le projet a grossi trop rapidement sans remettre à plat à son arborescence et sa logique.
Cela donne des situations où il faut aller dans la traduction des emails pour changer les emails automatiques par exemple…
L’instabilité
Le type de problème qui peut rendre fou n’importe qui. Prestashop n’est pas une solution stable. L’exemple très concret que l’on a est assez simple et peut arriver à tout le monde. Quand on ajoute une fiche produit, il arrive une fois sur deux que les changements apportés à la fiche produit ne soit pas sauvegardés… On a finalement de façon absurde dû créer des fiches produits sur google docs avant de faire des copier-coller sur les fiches produits. Hallucinant mais bien vrai.
Les multi-versions
On le sait les SaaS sont obligés de gérer plusieurs versions en même temps de leur logiciel. Prestashop s’en accommode très bien. Malheureusement pour les utilisateurs, le passage d’une ancienne à une nouvelle version et à la fois une source d’angoisse et bien souvent un échec. On a arrêté d’essayer vu la complexité du projet (on ne parle que d’une mise à jour). L’autre point noir des multi-versions est évidemment la compatibilité des modules qui font bugger la nouvelle version régulièrement.
Des problèmes esthétiques
C’est là que le bât blesse. On sent que c’est une équipe de développeurs qui a lancé la solution. Quand on voit ce que fait Shopify, on peut légitimement se demander ce que fait Prestashop.
Quelques exemples que n’importe quel e-commerçant souhaiterait faire facilement juste pour être fier de sa boutique :
- Il faut rentrer dans le code pour changer la police du site…
- Les couleurs du thème initiale sont limités. Alors oui on aurait pu changer de thème mais je n’ose même pas imaginer les bugs avec un thème autre qu’un thème basique…
- Le pire que l’on ait pu constater, c’est l’un des modules payants développés par prestashop : le module d’exit pop-up. Ils ont le culot de le faire payer (on y reviendra) de ne donner que quelques templates de pop-up très peu customizables et avec un design d’un mauvais goût incroyable…
Pas si gratuit finalement…
Le coût de lancement faible était l’un de nos premiers arguments pour choisir Prestashop. 3 ans plus tard, force est de constater que Prestashop coût bien plus cher qu’on ne le pensait. Le pire reste que l’on ne paye pas qu’avec de l’argent mais aussi avec nos données personnelles.
Le modèle d’affaires qui au départ nous semblait assez honnête « payer uniquement pour les modules dont on a besoin » se révèle finalement peu compétitif par rapport à d’autres business modèles. D’une part, si l’on veut tester un module, il faut le payer et c’est terminé qu’on l’utilise ou pas par la suite. D’autre part, l’objectif de Prestashop n’est plus désormais de garantir la réussite des e-commerçants mais de vendre le plus de modules possibles : un e-commerçant qui n’achète pas de module ne rapporte rien.
Au-delà donc des modules à acheter, il y a bien souvent des coûts dont on parle peu mais qui existe, celui des prestataires, agences web et développeurs qui garantissent la bonne mise en place des modules ou de réparer le code qui fait défaut suite à l’installation de 2 modules incompatibles. Il nous est arrivé de demander des devis pour des petits « fix ». On est tombé de notre chaise. On a fait les choses nous même. C’est clairement des coûts cachés qui reviennent à l’année à un coût supérieur à une boutique Shopify par exemple.
Enfin, les équipes commerciales de Prestashop ont la bonne idée de vendre la base de données des e-commerçants qui utilisent leur solution. Et oui, des call-centers nous prospectent par email voire directement par téléphone pour nous vendre des solutions mieux que « Paypal » ou « Stripe ». Evidemment, je n’ai jamais sollicité ou donné un accord explicite pour être démarché mais Prestashop a sans doute besoin de faire tourner la boutique.
Pour conclure…
…le choix de l’infrastructure de son site est clé dans son développement. Autant prendre le temps de bien réfléchir à ses besoins pour faire les choses correctement. Prestashop peut correspondre à une typologie d’e-commerçants (non-anglophone, catalogue important, B2B, une image de marque peu importante…). Si on nous demandait néanmoins notre avis, ce serait Shopify ou Woocommerce sans hésitation.
C’est notre point de vue d’e-commerçant mais on a découvert aussi l’article d’un développeur qui en parle. On vous invite à lire l’article également. Le titre est assez explicite.
Et sinon, on a écrit une liste des outils que l’on utilise pour gérer nos business en ligne.